La Ferme de Doña Blanquita
par Grand-mère Hilda
Prologue
Dans un coin tranquille de la campagne, où l’air sent la terre fraîche et les fleurs sauvages, où le chant des oiseaux éveille chaque matin et le soleil baigne les champs de lumière dorée, il existe un endroit spécial. C’est une petite ferme mais pleine de vie, soignée avec amour par deux personnes qui comprennent que la véritable richesse ne se mesure pas en argent, mais dans le bonheur de tous les êtres qui appellent ce petit coin de terre leur maison.
Ceci est l’histoire de la Ferme de Doña Blanquita, un endroit où les animaux ne sont pas seulement des animaux, mais des amis, où chaque jour apporte de nouvelles aventures, et où l’amour et les soins créent une famille qui va au-delà des espèces. C’est une histoire sur l’importance de la compagnie, la joie d’accueillir de nouveaux amis, et la gratitude pour les bénédictions simples de la vie.
Chapitre 1 : La Ferme à l’Aube
La ferme de Doña Blanquita et Don Panchito se réveillait chaque matin avec le chant du coq. Don Panchito, un homme de campagne de toute sa vie, avec des mains calleuses mais tendres, se levait quand les premières lueurs de l’aube peignaient à peine le ciel de rose et d’orange.
—Bonjour, ma petite vieille —saluait-il toujours sa femme avec un baiser sur le front.
Doña Blanquita, une femme menue mais d’énergie infinie, préparait déjà du café dans la cuisine. L’arôme du café fraîchement préparé se mélangeait à l’odeur du pain qu’elle avait cuit la veille.
—Bonjour, mon petit vieux chéri —répondait-elle avec un sourire chaleureux—. Le petit-déjeuner est prêt. Mange bien, nous avons beaucoup de travail à la ferme aujourd’hui.
Après le petit-déjeuner, tous deux sortaient dans la cour. Don Panchito avec son chapeau de paille et Doña Blanquita avec son tablier fleuri. Ensemble, ils parcouraient la ferme, vérifiant que tout était en ordre.
La ferme n’était pas grande, mais elle était impeccablement entretenue. Les écuries étaient propres, avec de la paille fraîche qu’ils changeaient tous les jours. Les enclos avaient des clôtures bien entretenues. Les abreuvoirs avaient toujours de l’eau propre et fraîche. Les mangeoires n’étaient jamais vides.
—Nos petits animaux font partie de notre famille —disait Doña Blanquita—. Ils méritent le même amour et les mêmes soins que nous nous donnerions entre nous.
Et c’est ainsi qu’ils les traitaient. Chaque animal de la ferme avait un nom, une personnalité, et une place spéciale dans les cœurs de Doña Blanquita et Don Panchito.
Chapitre 2 : Les Habitants de la Ferme
Dans la plus grande écurie vivait Madame Vache, une vache de couleur brun clair avec de grands yeux expressifs. Elle était la plus maternelle de tous les animaux, s’inquiétant toujours pour les autres, s’assurant que tout le monde allait bien.
Chaque matin, quand Doña Blanquita venait la traire, Madame Vache la saluait avec un doux meuglement.
—Bonjour, ma belle —disait Doña Blanquita, caressant son dos—. Merci pour ton lait, qui nourrit notre famille.
Dans l’enclos contigu vivait Monsieur Bœuf, un animal fort et noble, avec des cornes impressionnantes et un cœur encore plus grand. Il était calme et réfléchi, le genre d’ami qui écoute plus qu’il ne parle, mais quand il parle, ses mots ont du poids et de la sagesse.
Monsieur Bœuf aidait Don Panchito avec la charrue. Ensemble, ils travaillaient les champs, l’un guidant et l’autre tirant, dans une harmonie parfaite qui ne vient que d’années de travail côte à côte.
—Tu es mon meilleur compagnon de travail —lui disait Don Panchito, lui grattant derrière les oreilles—. Je ne pourrais pas faire ça sans toi.
Dans un autre enclos, profitant d’une mare de boue que Don Panchito entretenait spécialement pour lui, vivait Monsieur Cochonnet. Contrairement à ce que beaucoup pensent, Monsieur Cochonnet était très propre en dehors de sa mare de boue préférée. Il était joyeux, optimiste, et toujours de bonne humeur. Son rire —ou plutôt, ses grognements joyeux— était contagieux.
—Groin, groin ! —saluait-il chaque fois qu’il voyait quelqu’un s’approcher.
Et dans le pâturage, où l’herbe était la plus douce et la plus verte, vivait Madame Mouton. Elle avait une toison blanche comme les nuages, duveteuse et chaude. Elle était douce et gentille, avec une voix douce qui calmait tout le monde. Une fois par an, Don Panchito tondait sa laine avec beaucoup de soin, et Doña Blanquita utilisait cette laine pour tricoter des couvertures et des pulls.
—Ta laine nous garde au chaud en hiver —la remerciait Doña Blanquita—. Tu es une bénédiction.
Ces quatre amis —Madame Vache, Monsieur Bœuf, Monsieur Cochonnet, et Madame Mouton— formaient le cœur de la ferme. Ils étaient plus que des animaux ; ils étaient une famille.
Chapitre 3 : Un Jour Radieux
Ce matin-là en particulier se leva particulièrement beau. Le soleil brillait intensément, mais ce n’était pas une chaleur accablante, plutôt une chaleur agréable et réconfortante. Les nuages dans le ciel ressemblaient à des boules de coton blanc flottant sur une mer de bleu profond.
Madame Vache fut la première à sortir de son écurie quand Don Panchito ouvrit les portes.
—Bonjour, amis de la ferme ! —beugla-t-elle de sa voix mélodieuse—. Comment allez-vous ?
Monsieur Cochonnet, qui était déjà réveillé et tournait en rond dans son enclos, répondit immédiatement avec enthousiasme :
—Bonjour, Madame Vache ! Bonjour ! Comment allez-vous ? Quel beau jour pour sortir prendre le soleil ! Regardez comme il est radieux, on dirait que le ciel sourit.
Madame Mouton, qui broutait tranquillement près de la clôture, leva la tête et s’approcha en trottinant doucement.
—Bonjour, amis, comment allez-vous ? —salua-t-elle de sa voix douce—. Allons-nous nous promener dans les champs ? Profitons de ce soleil radieux. Qu’en pensez-vous ?
L’idée fut reçue avec enthousiasme. Madame Vache remua joyeusement sa queue, Monsieur Cochonnet sauta (autant qu’un cochon peut sauter), et tous furent d’accord que c’était le jour parfait pour une aventure.
—Mais d’abord —dit Madame Vache avec sa sagesse maternelle— nous devons inviter Monsieur Bœuf. Nous ne pouvons pas le laisser seul.
Les trois amis acquiescèrent. Ils avaient raison ; leur ami méritait aussi de profiter de ce beau jour.
Chapitre 4 : Le Monsieur Bœuf Solitaire
Quand les trois amis arrivèrent à l’enclos de Monsieur Bœuf, ils le trouvèrent dans un coin, loin du soleil, la tête basse et une expression qui ne pouvait être décrite que comme triste.
Madame Vache s’approcha la première, inquiète.
—Bonjour, ami. Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi es-tu si triste ? Qu’est-ce qui se passe dans cette petite tête ?
Monsieur Bœuf les regarda brièvement puis baissa à nouveau la tête, sans répondre.
Monsieur Cochonnet, avec sa nature optimiste, n’abandonna pas.
—Allez, ami, dis-nous ce qui ne va pas. Nous pouvons t’aider. C’est à ça que servent les amis, non ? Pour être là dans les bons et les mauvais moments.
Madame Mouton s’approcha et appuya doucement sa tête contre le flanc de Monsieur Bœuf.
—Nous voulons t’inviter pour qu’on aille se promener —dit-elle avec douceur—. Il fait un beau jour, et ce ne serait pas pareil sans toi.
Monsieur Bœuf soupira finalement profondément. Quand il parla, sa voix était basse et triste.
—C’est que… je me sens seul. Vous avez tous votre propre compagnie, mais moi… je n’ai personne comme moi. Quand je vous vois tous ensemble, si heureux, je me rends compte à quel point je suis solitaire.
Les trois amis échangèrent des regards compréhensifs. Ils comprenaient parfaitement ce que ressentait leur ami. Nous avons tous besoin de compagnie, quelqu’un qui nous comprend de façon spéciale.
Madame Vache se souvint soudain de quelque chose d’important.
—Attends ! —s’exclama-t-elle avec émotion—. Nous avons une surprise pour toi ! Aujourd’hui, nous avons entendu notre maîtresse dire à son mari qu’aujourd’hui de nouveaux amis vont arriver ici à la ferme. De nouveaux animaux qui viendront vivre avec nous !
Les yeux de Monsieur Bœuf s’illuminèrent pour la première fois depuis des jours.
—De nouveaux amis ? Vraiment ?
—Oui ! —répondit Monsieur Cochonnet, sautant d’émotion—. Nous avons clairement entendu Doña Blanquita parler de ça ce matin.
Monsieur Bœuf sentit l’espoir remplir son cœur. Il se leva, remua sa petite queue avec un mouvement que ses amis n’avaient pas vu depuis longtemps, et dit :
—Alors, qu’attendons-nous ? Allons faire cette promenade !
Chapitre 5 : La Promenade dans les Champs
Les quatre amis marchèrent ensemble vers le champ ouvert qui s’étendait au-delà des enclos. C’était un terrain vaste d’herbe verte parsemée de fleurs sauvages : des marguerites blanches, des pissenlits jaunes, et de petites fleurs violettes dont seule Doña Blanquita connaissait le nom.
Madame Vache marchait d’un pas tranquille et majestueux, profitant du soleil sur son dos. Monsieur Cochonnet trottinait d’un côté à l’autre, reniflant chaque fleur, chaque pierre, chaque chose intéressante qu’il trouvait. Madame Mouton broutait délicatement, savourant l’herbe fraîche. Et Monsieur Bœuf, avec son esprit renouvelé, marchait avec plus d’énergie qu’il n’en avait eu depuis des jours.
Ils s’arrêtèrent près d’un petit ruisseau qui coulait le long du bord du champ. L’eau cristalline bouillonnait sur les pierres, créant une musique naturelle et relaxante.
—N’est-ce pas magnifique ? —soupira Madame Mouton, contemplant le reflet des nuages dans l’eau.
—C’est parfait —approuva Madame Vache—. Des jours comme celui-ci nous rappellent à quel point nous avons de la chance de vivre ici, dans cette ferme, avec des maîtres qui prennent si bien soin de nous.
—Et avec des amis comme vous —ajouta Monsieur Bœuf, sa voix pleine de gratitude.
Ils mangèrent de l’herbe fraîche, burent l’eau du ruisseau, jouèrent (dans la mesure où les animaux de ferme peuvent jouer), et profitèrent simplement de la compagnie mutuelle et du beau jour.
Quand le soleil était au plus haut dans le ciel, ils décidèrent qu’il était temps de faire une sieste. Ils se couchèrent ensemble dans une zone particulièrement douce du pâturage, à l’ombre d’un grand arbre. Monsieur Cochonnet commença à ronfler presque immédiatement, ce qui fit rire les autres avant qu’ils ne s’endorment eux aussi.
La brise douce les berçait, le soleil les réchauffait, et pendant un moment, le monde semblait être en parfaite harmonie.
Chapitre 6 : Le Retour au Coucher du Soleil
Quand le soleil commença à descendre vers l’horizon, peignant le ciel de tons oranges, roses et violets, les quatre amis se réveillèrent de leur sieste et commencèrent le chemin du retour vers la ferme.
Don Panchito les attendait déjà à la porte des enclos, avec des seaux de nourriture préparée. Doña Blanquita était derrière lui, avec un seau d’eau fraîche.
—Voici mes petits animaux précieux —dit Doña Blanquita avec affection—. Avez-vous profité de votre promenade ?
Comme s’ils pouvaient la comprendre (et peut-être le pouvaient-ils), tous les animaux répondirent avec leurs sons caractéristiques : meuh, groin, bêê, et un meuglement profond de Monsieur Bœuf.
Don Panchito et Doña Blanquita les nourrirent avec soin, s’assurant que chacun avait assez de nourriture. Puis ils les guidèrent vers leurs écuries respectives, où de la paille fraîche et propre les attendait pour dormir confortablement.
—Reposez-vous bien, mes petits —leur dit Doña Blanquita—. Demain sera un autre beau jour.
Les quatre amis s’installèrent à leurs places. Bien qu’étant dans des écuries séparées, tous se sentaient connectés, sachant qu’ils n’étaient pas seuls.
Monsieur Bœuf, avant de fermer les yeux, pensa à ce que ses amis lui avaient dit sur les nouveaux animaux qui arriveraient. Son cœur se remplit d’espoir et d’excitation. Peut-être, juste peut-être, parmi ces nouveaux amis il y aurait quelqu’un de spécial pour lui.
Avec cette pensée réconfortante, il s’endormit, rêvant du lendemain.
Chapitre 7 : Le Grand Remue-Ménage
Le lendemain matin, avant que le soleil ne soit complètement levé, un bruit inhabituel réveilla tous les animaux de la ferme.
Le son d’un moteur, le crissement des pneus sur le gravier, et des voix humaines parlant sur des tons excités remplirent l’air.
—Qu’est-ce qui se passe ? —demanda Madame Mouton, regardant par la fenêtre de son écurie.
—Je ne sais pas —répondit Madame Vache de sa place—. Mais quoi que ce soit, c’est quelque chose d’important.
Monsieur Cochonnet, toujours curieux, pressait son museau contre les planches de son enclos, essayant de voir ce qui causait tant de remue-ménage.
Monsieur Bœuf se leva immédiatement, son cœur battant vite. Serait-ce les nouveaux amis ? Le jour était-il enfin arrivé ?
Don Panchito apparut peu après, mais au lieu d’ouvrir d’abord les écuries comme c’était son habitude, il se dirigea vers l’entrée de la ferme, où un grand camion était garé.
Doña Blanquita était à ses côtés, les mains jointes d’émotion.
—Avec précaution, avec précaution —disait-elle à son mari—. Il faut les descendre doucement pour qu’ils ne prennent pas peur.
Les quatre amis observaient avec un mélange de curiosité, d’excitation et un peu de nervosité. Le changement apporte toujours ces émotions mélangées.
Chapitre 8 : Les Nouveaux Amis
Petit à petit, Don Panchito commença à faire descendre des animaux du camion. Et quelle variété d’animaux c’était.
La première chose que Monsieur Bœuf vit, et ce qui fit bondir son cœur de joie, fut une autre vache. Mais ce n’était pas n’importe quelle vache ; elle était belle, avec des taches parfaitement symétriques et des yeux qui brillaient d’intelligence et de bonté. Derrière elle venait un autre bœuf, fort et majestueux.
—Il y a d’autres vaches ! Il y a un autre bœuf ! —s’exclama Madame Vache, excitée non seulement pour son ami, mais parce qu’elle-même aurait plus de compagnie de sa propre espèce.
Puis apparut quelque chose qui fit que tout le monde retint son souffle : un cheval. Monsieur Cheval était magnifique, avec un pelage noir brillant et une crinière qui ondulait à chaque mouvement. Il trottait avec élégance et grâce, ses sabots résonnant musicalement contre le sol.
Et à ses côtés, également magnifique, venait Madame Jument. Son pelage était d’un brun chaleureux, comme du miel, et elle se déplaçait avec une grâce qui semblait être une danse.
—Nous n’avons jamais eu de chevaux à la ferme —chuchota Madame Mouton avec étonnement—. Comme ils sont merveilleux !
Monsieur Cochonnet regardait intensément, espérant voir si parmi les nouveaux arrivants il y avait quelqu’un pour lui. Son cœur bondit de joie quand il vit Doña Blanquita s’approcher de son enclos en amenant avec elle une petite truie rose et adorable, avec des oreilles parfaites et une queue en spirale.
—Voici, Monsieur Cochonnet —dit Doña Blanquita avec un sourire—. Je te présente Madame Cochonnette. J’espère que vous vous entendrez bien.
Monsieur Cochonnet était si excité qu’il pouvait à peine contenir ses grognements de bonheur.
—Bienvenue, bienvenue ! —s’exclama-t-il—. C’est ta maison maintenant ! J’ai tellement de choses à te montrer !
Madame Cochonnette, qui avait été un peu nerveuse à cause du voyage et du nouvel endroit, se détendit immédiatement devant l’accueil chaleureux.
—Merci beaucoup —répondit-elle avec une voix douce—. Je suis très heureuse d’être ici.
Chapitre 9 : Des Moutons et Encore des Moutons
Madame Mouton observait tout avec joie pour ses amis, mais aussi avec une petite pointe de tristesse. Tout le monde recevait de la compagnie, mais pour elle… y aurait-il quelqu’un ?
Juste au moment où cette pensée traversait son esprit, Don Panchito apparut, et derrière lui venaient non pas un, mais deux moutons de plus. L’un avait une toison presque complètement blanche, comme la neige fraîchement tombée. L’autre avait des taches grises qui lui donnaient un aspect unique et beau.
—Bonjour, ma belle petite brebis —dit Don Panchito avec affection—. Je t’amène ici deux petites amies de plus. J’ai pensé que tu aimerais avoir de la compagnie.
Madame Mouton resta sans voix pendant un moment. Puis, avec les yeux brillants de bonheur, elle s’approcha de ses nouvelles compagnes.
—Bienvenue ! —dit-elle de sa voix la plus chaleureuse—. Je suis si heureuse que vous soyez là !
Les deux nouveaux moutons, qui avaient été anxieux à cause du changement, se détendirent immédiatement.
—Merci de nous recevoir si bien —dit le mouton blanc.
—Oui, merci beaucoup —ajouta le mouton aux taches grises—. Nous nous sentons déjà comme à la maison.
Chapitre 10 : La Grande Réunion
Une fois que tous les nouveaux animaux avaient été présentés et installés dans leurs enclos respectifs, Don Panchito ouvrit les portes de toutes les écuries.
—Allez, amis —dit-il avec un grand sourire—. Il est temps que tout le monde fasse connaissance correctement.
Les animaux sortirent de leurs enclos un par un, remplissant la cour de la ferme. C’était une scène magnifique et un peu chaotique : des vaches, des bœufs, des cochons, des moutons et des chevaux, tous se mélangeant, se reniflant, se présentant.
Madame Vache, fidèle à sa nature maternelle, prit les devants.
—Bienvenue à tous à la Ferme de Doña Blanquita —annonça-t-elle d’une voix claire—. Ici, nous sommes une famille. Nous prenons soin les uns des autres, partageons nos joies et nos préoccupations, et vivons en harmonie.
Monsieur Cheval, qui semblait être un leader naturel parmi les nouveaux arrivants, fit un pas en avant.
—Merci de nous recevoir si chaleureusement —répondit-il d’une voix profonde et résonnante—. Ma femme et moi sommes très reconnaissants d’être ici. Je promets que nous serons de bons membres de cette famille.
Monsieur Bœuf, qui avait observé la nouvelle vache de loin, rassembla finalement le courage de s’approcher. Quand il fut devant elle, il se sentit soudain timide.
—Bonjour —dit-il simplement—. Je m’appelle… enfin, on m’appelle Monsieur Bœuf. Bienvenue.
La nouvelle vache sourit (dans la mesure où les vaches peuvent sourire).
—Enchanté, Monsieur Bœuf. Moi, c’est Rosita. J’espère que nous pourrons être de bons amis.
Monsieur Bœuf sentit son cœur fondre. Rosita ! Quel beau nom.
—Moi… je l’espère aussi —répondit-il, et pour la première fois depuis longtemps, il se sentit vraiment heureux.
Chapitre 11 : Le Premier Jour Ensemble
Les animaux passèrent le reste de la journée à mieux se connaître. Ils se promenèrent ensemble dans tout le champ, les nouveaux amis s’émerveillant de la beauté de leur nouvelle maison.
Monsieur Cheval et Madame Jument couraient dans le pâturage, leurs crinières ondulant au vent, démontrant la vitesse et la grâce qui les rendent si spéciaux.
—Je n’ai jamais vu des animaux aussi rapides ! —s’exclama Monsieur Cochonnet avec admiration.
—Venez, joignez-vous à nous —invita Monsieur Cheval—. Bon, peut-être que vous ne pouvez pas courir aussi vite, mais vous pouvez essayer.
Tout le monde rit (chacun avec son propre son animal) et essaya de suivre le rythme des chevaux. Ils ne purent pas, bien sûr, mais le plaisir était dans l’essai.
Les trois moutons —le Madame Mouton originale et ses deux nouvelles amies— formèrent leur propre petit groupe, broutant ensemble et bavardant sur la laine, l’herbe, et les choses qui intéressent les moutons.
—C’est si agréable d’avoir des compagnes —dit Madame Mouton—. Je vous aime déjà tellement, même si je vous connais à peine.
—Et nous t’aimons aussi —répondirent les deux autres à l’unisson.
Monsieur Cochonnet et Madame Cochonnette explorèrent ensemble la mare de boue préférée de Monsieur Cochonnet.
—C’est mon endroit spécial —expliqua-t-il fièrement—. La boue est parfaite, ni trop liquide ni trop dure.
Madame Cochonnette s’y plongea avec délice.
—C’est merveilleux ! —s’exclama-t-elle—. Merci de le partager avec moi.
Pendant ce temps, Madame Vache, Rosita, Monsieur Bœuf, et le nouveau bœuf marchaient ensemble plus calmement, parlant de choses plus profondes.
—Comment sont les maîtres ? —demanda Rosita avec curiosité.
—Ils sont les meilleurs —répondit Madame Vache chaleureusement—. Doña Blanquita et Don Panchito nous traitent comme une famille. Vous n’aurez jamais à vous inquiéter en étant ici.
Le nouveau bœuf acquiesça avec appréciation.
—C’est tout ce qu’un animal peut demander : un bon foyer et de bons gardiens.
Monsieur Bœuf, qui avait marché à côté de Rosita, sentit que c’était le début de quelque chose de spécial. Il n’osait pas encore le dire, mais il sentait qu’il avait trouvé non seulement une amie, mais peut-être quelque chose de plus.
Chapitre 12 : La Nuit Spéciale
Quand le soleil commença à se coucher, peignant le ciel avec les couleurs du crépuscule, Don Panchito et Doña Blanquita rappelèrent tous les animaux vers les enclos.
Mais cette fois, il y avait quelque chose de différent. Ils avaient arrangé les écuries pour que les animaux puissent être près de leurs nouveaux amis.
Rosita fut placée dans l’écurie à côté de celle de Monsieur Bœuf. Les deux bœufs pouvaient se voir à travers les fenêtres de leurs écuries. Les trois moutons partageaient maintenant une écurie plus grande. Monsieur Cochonnet et Madame Cochonnette partageaient l’enclos. Et les chevaux avaient une nouvelle écurie spacieuse, conçue spécialement pour eux.
—Bonne nuit, mes petits —dit Doña Blanquita en leur servant leur dîner—. Reposez-vous bien. Demain sera un autre beau jour.
Quand tout le monde était confortablement installé et mangeait son dîner, un sentiment de paix et de bonheur remplit toute la ferme.
Monsieur Bœuf regarda vers l’écurie de Rosita.
—Bonne nuit, Rosita —dit-il timidement.
—Bonne nuit, Monsieur Bœuf —répondit-elle chaleureusement—. Merci d’avoir rendu mon premier jour ici si spécial.
Les moutons se blottirent ensemble, leur laine se combinant en un nuage doux et chaud.
—Bonne nuit, sœurs —se dirent-elles les unes aux autres, parce qu’elles se sentaient déjà comme des sœurs.
Les cochons, fatigués après une journée d’exploration et de jeu, s’endormirent presque immédiatement, blottis l’un contre l’autre.
Les chevaux, dans leur nouvelle écurie, observaient les étoiles à travers une fenêtre.
—C’est un bon endroit —dit Monsieur Cheval à sa femme.
—Oui, c’est vrai —approuva Madame Jument—. Je pense que nous serons très heureux ici.
Tous les animaux, aussi bien les anciens résidents que les nouveaux arrivants, s’endormirent avec des cœurs pleins de gratitude et de bonheur.
Chapitre 13 : La Vue de la Fenêtre
Pendant que les animaux dormaient paisiblement, Don Panchito et Doña Blanquita se tenaient près de la fenêtre de leur maison, regardant vers la ferme.
La pleine lune éclairait les champs, les fleurs qu’ils avaient plantées ensemble, les cultures qui poussaient en rangées ordonnées, et les écuries où dormaient leurs animaux bien-aimés.
Don Panchito mit son bras autour des épaules de sa femme.
—Ma petite vieille —dit-il d’une voix pleine d’émotion—. Viens regarder par la fenêtre. Regarde comment est notre champ, plein de fleurs, plein de notre récolte, et tous nos petits animaux, heureux et en bonne santé.
Doña Blanquita appuya sa tête sur l’épaule de son mari, avec des larmes de bonheur dans les yeux.
—C’est magnifique, mon petit vieux. C’est tout ce dont nous avons toujours rêvé.
Don Panchito acquiesça.
—Que demander de plus ? Nous avons notre santé, nous avons cette terre qui nous nourrit, nous avons des petits animaux qui nous apportent compagnie et joie. Nous devons être très reconnaissants envers Dieu pour toutes ces bénédictions.
—Très reconnaissants —approuva Doña Blanquita—. Parfois je pense que les gens cherchent le bonheur dans des choses grandes et compliquées, mais nous l’avons trouvé ici, dans les choses simples, dans le quotidien, dans le soin de notre terre et de nos animaux.
Ils restèrent ainsi pendant un long moment, profitant simplement de la vue, de la compagnie l’un de l’autre, et de la profonde satisfaction d’une vie bien vécue.
Finalement, main dans la main, ils allèrent se coucher. Ils s’embrassèrent, se dirent “je t’aime” comme ils le faisaient chaque soir depuis qu’ils s’étaient mariés il y a quarante ans, fermèrent les yeux, et s’endormirent jusqu’au lendemain.
Épilogue : Les Années Passent
Et ainsi les jours, les semaines, les mois et les années passèrent.
La vie à la Ferme de Doña Blanquita continua dans son rythme paisible et joyeux. Les animaux devinrent une véritable famille. Monsieur Bœuf et Rosita finirent par tomber amoureux, créant leur propre petite famille quand arriva un petit veau qui remplit la ferme d’encore plus de joie.
Les trois moutons devinrent inséparables, connues dans toute la ferme comme “Les Trois Sœurs”. Leur laine était la plus douce et la plus belle, et Doña Blanquita tissait avec elle des couvertures qu’elle offrait aux nouveau-nés du village.
Monsieur Cochonnet et Madame Cochonnette formèrent aussi une famille, et leurs petits cochonnets remplissaient l’enclos de rires et d’espiègleries.
Les chevaux, avec leur grâce et leur beauté, devinrent les favoris des visiteurs qui venaient parfois à la ferme. Les enfants du village venaient les voir, et les chevaux appréciaient l’attention, toujours doux et patients.
Don Panchito et Doña Blanquita vieillirent ensemble, leurs cheveux devinrent complètement blancs, leurs pas devinrent plus lents, mais leur amour pour la terre, pour les animaux, et l’un pour l’autre ne fit que grandir plus fort.
Un soir, de nombreuses années après ce jour spécial où les nouveaux amis étaient arrivés, Don Panchito et Doña Blanquita étaient à nouveau à la fenêtre, regardant leur ferme.
—Tu sais, ma petite vieille ? —dit Don Panchito—. Quand j’étais jeune, je rêvais d’avoir des richesses, de voyager dans le monde, d’avoir une vie passionnante.
Doña Blanquita le regarda avec curiosité.
—Et tu regrettes de ne pas l’avoir fait ?
Don Panchito sourit, serrant la main de sa femme.
—Pas du tout. Parce que je me suis rendu compte de quelque chose : j’ai eu tout ça. J’ai eu la richesse dans l’amour de notre famille d’animaux. J’ai voyagé dans le monde chaque fois que je voyais un nouveau lever de soleil dans notre champ. Et j’ai eu la vie la plus passionnante de toutes : une vie pleine d’amour, de but, et de gratitude. Je ne changerais pas un seul jour de cette vie champêtre pour rien au monde.
Doña Blanquita sourit avec des larmes dans les yeux.
—Moi non plus, mon petit vieux. Moi non plus.
Et ainsi, entourés de l’amour des animaux dont ils avaient pris soin, de la terre qu’ils avaient cultivée, et de l’amour qu’ils avaient partagé, Don Panchito et Doña Blanquita continuèrent à vivre leur vie simple mais profondément riche.
La Ferme de Doña Blanquita continua à être un endroit spécial, un petit coin de paradis sur terre, où l’amour, les soins et la gratitude créaient un bonheur qu’aucun argent ne pourrait acheter.
Leçon
L’histoire de “La Ferme de Doña Blanquita” nous enseigne des vérités importantes sur la vie, l’amour et le bonheur :
La véritable richesse n’est pas dans l’argent. Don Panchito et Doña Blanquita n’étaient pas riches en termes matériels, mais ils étaient immensément riches dans les choses qui comptent vraiment : l’amour, la famille, le but, et la gratitude.
Les soins et l’amour créent une famille. Les animaux de la ferme n’étaient pas seulement des animaux ; ils étaient une famille parce qu’ils étaient traités avec amour et respect. La famille n’est pas toujours définie par le sang, mais par les soins mutuels.
L’amitié soulage la solitude. Monsieur Bœuf nous enseigne que nous avons tous besoin de compagnie, quelqu’un qui nous comprend et partage notre expérience. Nous ne devrions pas avoir honte d’admettre quand nous nous sentons seuls.
Accueillir les autres multiplie la joie. Quand les nouveaux animaux sont arrivés, au lieu de voir une menace ou une compétition, les animaux d’origine les ont accueillis avec amour. Cela a multiplié le bonheur de tous.
La gratitude est la clé du bonheur. Don Panchito et Doña Blanquita ne tenaient jamais leurs bénédictions pour acquises. Chaque soir ils étaient reconnaissants pour ce qu’ils avaient, et cette gratitude nourrissait leur bonheur.
La vie simple peut être profondément satisfaisante. Dans un monde qui nous dit constamment que nous avons besoin de plus, que nous devons faire plus, être plus, l’histoire nous rappelle que la satisfaction vient de l’appréciation de ce que nous avons et de vivre avec un but.
Le travail honnête et les soins diligents apportent des récompenses. Don Panchito et Doña Blanquita travaillaient dur chaque jour, prenant soin de leur terre et de leurs animaux. Ce travail diligent a créé un foyer prospère et heureux.
L’amour grandit avec le temps. Après quarante ans ensemble, Don Panchito et Doña Blanquita s’aimaient plus que jamais. Le véritable amour ne se fane pas avec le temps ; il devient plus fort et plus profond.
Que cette histoire nous inspire à apprécier les bénédictions simples de la vie, à traiter tous les êtres vivants avec amour et respect, et à nous rappeler que le véritable bonheur ne vient pas de ce que nous possédons, mais de la façon dont nous vivons et de ceux que nous aimons. Comme à la Ferme de Doña Blanquita, la vie la plus riche est celle qui est pleine d’amour, de joie et de contentement.